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Les chirurgiens : 1 Les Bourguignons


Plusieurs maîtres chirurgiens figurent dans l'arbre de Sophie et Bertrand. Trois bourguignons et deux solognots.


Chez les bourguignons le dernier en date a été François 1 THEULOT qui a déjà fait l'objet d'un post.

Son père Jean THEULOT, époux de la poissonnière Françoise MORCELOT, a quitté la corporation des vignerons de Dracy-lès-Couches et alentours, pour devenir maître chirurgien à Chalon-sur-Saône.

Jean-Claude THEULOT, mon beau-frère est repassé sans le savoir et grâce à son épouse Nathalie, sur les terres ancestrales et la vigne : http://theulotjuillot.eu/ !


Barbier chirurgien soignant le pied d'un paysan,

Isaac Koedijk (xviie siècle)


Pierre THEULOT (1690-1757) fils de Jean THEULOT et frère de notre François THEULOT ainsi que de Jean-Baptiste THEULOT, tous maîtres chirurgiens à Chalon-sur-Saône, est anonymement célèbre car il enleva par des opérations successives un éléphantiasis du nez, qui pesait cinq livres :

"Osphrésiologie, ou traité des odeurs, du sens et des organes de l'olfaction" Hippolyte Cloquet, Ed.Méquignon, Paris, 1821.


Je vous épargne les images que l'on trouve encore dans de nombreux traités d'osphrésiologie tant en France que dans de nombreux autres pays.

Le succès de cette opération lui a permis d'écrire un article dans les Mémoires de l'Académie Royale de Chirurgie en 1732 :



Il a également embaumé en 1755 l'évêque de Chalon, François de Madot, avec un de ses collègue, au prix de 60 livres.

Ils l'ont "mis dans un cercueil de plomb pesant 132 livres, et déposé dans un caveau ayant une étendue de 4 mètres carrés au plus, à gauche du maître-autel de l’église Saint-Vincent." (source : ville de Chalon-sur-Saône, inventaire série GG matières ecclésiastiques, cultes, registres paroissiaux, instruction publique, assistance publique )

A priori l'opération a encore été un succès car le caveau ayant été ouvert en 1861, le squelette n'était pas trop abimé !


Comment devient-on chirurgien aux 17 et 18èmes siècles en Bourgogne ?


Il faut d'abord savoir que la chirurgie était exercée au Moyen-Age par les barbiers. Ces derniers manipulant les lancettes, ils avaient donc le droit de faire les fameuses saignées si prisées par messieurs Diafoirus père et fils !

Les progrès de la science ont permis à la profession des chirurgiens de monter en compétence et en prestige. Malgré cela ils ont été longtemps contrés par les médecins qui leur disputaient le droit d'exercer leur art et leur ont longtemps mis des bâtons dans les roues !


A l'époque de nos ancêtres, seuls les maîtres chirurgiens ont le droit d'exercer. D'après un article de « Nos ancêtres et nous, revue des sociétés généalogiques de bourgogne, n° 61 1er trim 94 »), pour se présenter à la maîtrise il faut :

  • être âgé de 22 ans au moins (20 ans pour les fils de maître),

  • avoir été apprenti d’un maître de communauté pendant 2 ans,

  • avoir servi au moins pendant 3 ans sous des maîtres (un maître n'a qu'un apprenti) ou avoir travaillé 2 ans dans les hôpitaux militaires des villes frontières.

Ensuite l'apprenti passe un examen sommaire, la "Tentative" devant le lieutenant des chirurgiens. Si la "Tentative" est réussie l’apprenti doit dans le mois qui suit passer :

  • une semaine d’ostéologie : ostéologie, traumatismes osseux et articulaires, maladies osseuses, bandages et appareils,

  • une semaine d’anatomie : démonstration anatomique sur un cadavre, démonstrations opératoires telles que cure des tumeurs, des plaies, amputations, trépan, cancer, hernies, ponctions, fistules, abcès,…

  • une semaine des médicaments comprenant aussi les saignées, ligatures, anévrismes, bandages et être interrogé sur des faits de pratique.

S’il est reçu, il prête serment devant le lieutenant.

"Dans les villes sans communauté, il suffisait pour se présenter aux examens d’avoir deux ans d’apprentissage et trois ans chez des maitres ou dans des hôpitaux. Les examens étaient seulement au nombre de deux dans la ville la plus proche pourvue d’une communauté.

Dans les bourgs et les villages, les conditions de réception étaient encore plus faciles : deux ans chez un maître ou dans les hôpitaux après l’apprentissage. Un seul examen de trois heures, donc une formation très inférieure à celle des chirurgiens des villes. »


Autre ascendant direct maître chirurgien :


Honorable Pierre DAVIAUD,

Il est né vers 1666 à Coutras en Gironde d'un père marchand, Jacques DAVIAUD et de Dame Jeanne POMMIER.

Son père l'emmenait-il avec lui lors de ses voyages ? Est-il d'origine protestante même si l'archevêque de Bordeaux a "légitimé" son acte de naissance (que je n'arrive hélas pas à trouver) ? C'est à Coutras le 20 octobre 1587, que le futur Henri IV alors encore protestant écrase l'armée du roi de France Henri II.


Quoi qu'il en soit, il arrive vers 1688 à Chalon-sur-Saône, où il épouse d'abord la Demoiselle Marguerite CARRIER dit LAFORET, fille de l'Honorable Jean CARRIER dit LAFORET, Maître tailleur d'habits et de Marguerite MENESTRIER (la descendante de Pierre, l'hôte assassiné par un membre de l'ambassade de Venise .)

Marguerite est la sœur d'une autre ancêtre directe, Françoise CARRIE dit LAFORET, épouse de Claude CARLOT.

Après le décès de Marguerite, Pierre épouse en 1697 à La Chaux (Saône et Loire) Dame Claudine CARLOT, fille de Claude CARLOT, sergent général à Saint-Germain-du-Plain et Dame Claudine BOILLOT. Il exerce alors à Saint-Etienne-en-Bresse où il restera jusqu'à son décès en 1736.


Ces mariages avec des filles de riches familles de commerçants ou de notables confirment le prestige que les chirurgiens ont acquis au fil des ans. Cela rend d'autant plus cruel et énigmatique le décès seul et pauvre de François 1 THEULOT.

Pierre décède le lundi 27 février 1736 à Saint-Étienne-en-Bresse, Il est enterré dans l'église, c'est là encore preuve de richesse, à l'âge de 70 ans.


Pour en savoir plus sur la chirurgie au XVII siècle je vous invite à lire cet article




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