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Maladies, accidents, assassinats....de la difficulté de trouver les causes des décès

Dernière mise à jour : 28 déc. 2021

S'il est assez rare de connaître la cause précise d'un décès, il est assez parfois de la deviner. Voici un petit florilège des diverses causes de décès que j'ai rencontrées. Les raisons climatiques ou les guerres et révoltes feront l'objet d'un ou plusieurs autres posts.


D'abord viennent les épidémies dont la peste, ou encore la variole. Sans oublier la Grippe espagnole qui a tué Jean Jules ARMAGNACQ en 1918 (je reviendrai dessus dans un autre post).

En Sologne ce sont les "fieuvres" (le paludisme, éradiqué grâce à la plantation de pins comme dans les Landes sous Napoléon III).

Parfois le curé a tellement de mal à suivre qu'il bâcle son registre. Tout le monde est touché, hommes ou femmes, riches ou pauvres.

Le curé indique si le décédé a pu recevoir les derniers sacrements. C'est aussi une indication car il explique en général pourquoi le défunt n'a pas pu se confesser (mort subitement, impossible de parler,...)


Les femmes meurent en couches. La plupart de celles de nos ancêtres décédées en couches sont âgées d'environ 35 ans. A cet âge là, elles sont déjà eu plus d'une dizaine d'enfants, dont beaucoup sont morts.

Mais cela peut arriver aux plus jeunes compte tenu de l'absence de soins et d'hygiène, et ce, quelle que soit la situation sociale de la mère.

Pire, le curé d'Yvoy-le-Marron (Loir-et-Cher) notait au 18eme siècle des naissances par césarienne. Elles étaient généralement suivies du décès de la mère quelques jours après….


Pour les hommes c'est plus varié et souvent lié à leur profession


La foudre :


Etienne JOLIVET laboureur, métayer est décédé le mardi 28 juin 1712 à Lapan (Cher) à 60 ans :

"Tué hier du tonnerre sur une heure et demi de relevé, étant à la charrue dans une terre sur le chemin de Saint Florent appelé la terre de Beauregard, on le trouva raide mort au pied d'un orme, les mains jointes son chapeau troué en trois endroits, le poil brulé et les reins tout livides et meurtris"


François CRAVE, cultivateur à Oppenans (Haute-Saône), foudroyé le 8 mai 1815

"Le Nommé François Crave âgé d'environ trente neuf ans et cultivateur demeurant en ladite Commune d'Oppenans est mort asphyxié et par la commotion d'un coup de tonnerre vers les trois à quatre heures de l'après midi du jour d'hier suivant qu'il est constaté par mon procès verbal du huit courant ; il a été trouvé sur la route de Traverse de Lure à Besançon entre les communes d'Aillevant et de Marâst"


L'accident :


Jean GUIGNARD, vigneron

Né vers 1632, il est décédé le mardi 28 février 1702 à Vierzon (Cher), à l'âge de 70 ans. "Inhumé sur l'ordonnance de Mr l'avocat du Roy rendüe en présence de Mr Gigot médecin et de Montifret charbonnier Dmt (demeurant) au village au bery (Berry). Jean Guignard tombé dans le puits de la maison dépendant de la vicairerie de St Nicolas."


Jean PAPE, bottier à Oloron Sainte-Marie (Pyrénées Atlantiques) est hydrocuté le 7 juillet 1884 après avoir plongé dans le gave en sortant de son travail. Agé de 29 ans, il laisse sa jeune épouse Marcelline GOURDOU-LABOURDETTE enceinte. Ils n'avaient que 7 mois de mariage.


Le 17 juillet 1756, Jean-Baptiste LEMAL charbonnier - c'est-à-dire mineur - aux mines d'Anzin et plus précisément à la Fosse du Gros Caillou de Vieux-Condé (Nord) - décède des suites de ses blessures reçues la veille lors d'un coup de grisou ou de poussière

31 personnes étaient avec lui dans la fosse. 11 sont décédées dont Jean-Baptiste qui avait près de 70 ans et 2 enfants de 12 ans.

Le puits descendait à 190 mètres de profondeur. il fut exploité de 1752 à 1787.


D'après le site de la ville de Vieux-Condé où se situait le puits :


Le Gros Caillou qui a donné son nom à la fosse

"Première grande catastrophe minière à Vieux-Condé : Le 16 juillet 1756. C’est dans cette fosse, que quatre ans après sa mise en service, le premier grave accident se produisit. Une explosion tue 11 ouvriers. Vingt autres qui travaillaient sur le même chantier sont sauvés par leurs camarades, accourus d'autres galeries. À la surface, le sol tremble, un mur s'écroule et les bâtiments du carreau sont ébranlés. Il s'agissait d'un coup de grisou, le premier dans notre cité, parcourant, à la vitesse d'un météore, les galeries.(...)

Le grisou est un nom d'origine wallonne qui désigne un gaz inflammable, composé en majeure partie d'hydrogène carboné. Il se dégage de la couche de houille et fait explosion lorsqu'il entre en contact avec un corps enflammé."


L'assassinat :


Pierre MENESTRIER est assassiné par un membre de la suite des ambassadeurs de Venise en 1610 à Chalon-sur-Saône (Saône et Loire) :

"7 Décembre. — Le septiesme décembre 1610 , il est passé par la ville de Chalon deux ambassadeurs de Venise, avec un gros train, retournant de France présenter au Roy leurs services et les clefz de Venise ; lesquels sont partis de Chalon le dimanche XII e du dit mois , pour eux retourner en leur païs ; dont par un de la suitte d'iceux fust tué honnorable Pierre Menestrier, hoste tenant le logis du Mouton, où iceux estoient logez , et icelluy prins et mené aux Chastelet avec les fertz aux pieds, et despuis condamné à estre pendu, dont appel par luy à la Cours "

(source Bulletin de 1883 de la Société d'histoire et d'archéologie, Chalon-sur-Saône)


En revanche, c'est Jean BAUMET, des Eparres dans l'Isère, qui assassine Guillaume Faxion en 1707. Était-ce de la légitime défense ? Je n'ai pas trouvé trace à ce jour d'un quelconque jugement mais je n'ai pas encore trouvé ni son lieu ni sa date de décès. A-t-il fini aux galères ou pendu ?


Et pour terminer, il ne faut pas oublier ceux qui se sont fait tuer et "manger par une beste" ! J'en ai découvert au fil des registres paroissiaux mais à ce jour aucun de nos ancêtres n'a servi de repas.


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